La mésinformation et la désinformation, une nouvelle forme de violence psychologique faite aux femmes.

Chambres d’écho, algorithmes, influenceurs, comment les professionnels de la santé peuvent ils se retrouver dans cette masse de fausses informations qui font en sorte que les femmes sont isolées et manipulées à leur insu. Les chiffres sont là, les femmes ont du mal à contacter un professionnel de la santé lorsqu’elles ont des problèmes et ont difficilement accès aux services de premières lignes, elles se tournent alors vers les médias sociaux à la recherche de soutien à défaut de la vérité. Comme l’a si bien démontré l’Association médicale canadienne cette semaine, 43% des Canadiens étaient très susceptibles de croire la mésinformation et 35% étaient modérément influençables.
Voilà un sujet bien contemporain que j’ai choisi d’explorer lorsqu’on m’a invitée à parler d’initiatives pour cesser la violence faite aux femmes dans le cadre de la plénière DHEERA lors du 67e congrès de gynécologie et d’obstétrique indien (All India Congress of Obstetrics & Gynaecology) à Mumbai. Belle vitrine pour la SOGC, plus de 12,000 participants ont eu l’opportunité de voir les actions concrètes de notre petite équipe au quotidien. Nous saisissons toutes les occasions pour éduquer les femmes et les membres de la communauté 2SLGBTQI+ dans le but de leur permettre de faire les meilleurs choix pour eux, en tenant compte de leur sécurité culturelle, et non des propositions poussées par des influenceurs sans scrupules. Les algorithmes manipulent les femmes en leur faisant croire que leur corps les a abandonnées (infertilité, cycles menstruels irréguliers, douleurs menstruelles, etc.). Les recettes miracles proposés par les influenceurs ont pour but de les aider à survivre au sentiment d’échec, comme si la punition avait remplacé la maladie.
La SOGC est aussi très active sur les médias sociaux pour rectifier le tir, suivez-nous!
Cette semaine, à Davos, on n’a pas seulement parlé de notre voisin du Sud. McKinsey a publié son 2e rapport sur la santé des femmes, les iniquités sociales et leur impact économique. Voici le lien (en anglais seulement); ça vaut la peine d’y jeter un œil! La conclusion est de la musique à nos oreilles puisque nous demandons les mêmes choses encore et encore: plus de données sur la santé des femmes, plus de fonds de recherche sur la santé des femmes, plus d’éducation pour diminuer les iniquités et permettre aux femmes de prendre la place qui leur revient. Et parlant de fonds, nous avons reçu une subvention de 1,2 million pour créer des outils d’éducation en ménopause. Toute l’équipe a travaillé très fort pour être créatif dans cette demande, et nous sommes pas mal contents et fiers. Félicitations à Jocelynn, notre turbo!

Diane Francoeur MD
FRCSC, MHCM, ICD.D
Directrice générale