Message de la présidente – Octobre 2025

L’été est derrière nous, même si le temps qu’il fait dans la plupart des régions du Canada pourrait nous faire croire le contraire! Pour beaucoup, septembre est synonyme de changement et d’emploi du temps plus chargé. Pour la SOGC, septembre a été un mois consacré au plaidoyer, à l’établissement de relations et au lobbying pour la SOGC et ses membres.
La Dre Francoeur et moi-même avons rencontré ministre fédérale de la Santé, l’honorable Marjorie Michel, afin de discuter des questions importantes qui touchent les femmes canadiennes ainsi que la santé et les droits sexuels et reproductifs au Canada. La SOGC a entretenu des relations de travail étroites avec le gouvernement précédent et les anciens ministres de la Santé, et nous comptons poursuivre cette collaboration avec le gouvernement actuel. Cependant, il est clair que les priorités de l’administration présentement en place sont très différentes de celles du premier ministre Trudeau, et il nous a été dit que le gouvernement actuel se concentrait sur l’économie et que, par conséquent, les discussions et le plaidoyer devaient se concentrer spécifiquement sur les avantages économiques.
Lors de notre récente rencontre avec la ministre de la Santé, nous avons donné la priorité aux besoins des Canadiennes en matière de contraception, en nous appuyant sur les données issues du programme gratuit de contraception mis en place avec succès en Colombie-Britannique. Nous avons également discuté de la nécessité de disposer de données nationales sur les indicateurs de la santé des femmes, car nous ne connaissons pas l’ampleur des problèmes de santé des femmes au Canada et ces informations sont essentielles pour une allocation responsable des ressources. Nous avons également fait valoir au ministre que les Canadiennes sont en mauvaise santé et n’ont pas accès aux soins de santé féminine et aux chirurgies gynécologiques en raison des longues listes d’attente, ce qui les empêche de contribuer à l’économie. Le budget fédéral doit être publié le 4 novembre, et nous attendons de voir ce qu’il contient, mais nous ne sommes pas optimistes quant à l’octroi de nouveaux fonds pour des programmes ou des politiques sur la santé sexuelle et reproductive des femmes. En tant qu’organisation, nous nous exprimerons sur le budget et son contenu lorsqu’il sera publié.
La Dre Francoeur et moi-même avons également témoigné devant le Comité sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles au sujet d’un projet de loi sénatorial visant à criminaliser la stérilisation forcée et coercitive. Les partisans du projet de loi (connu sous le nom de projet de loi S-228) ont déclaré que son objectif était d’envoyer un message dissuasif fort et de réparer les torts passés et présents. Pour être très clair, la SOGC est fermement opposée à la stérilisation forcée et coercitive, qui est contraire à l’éthique et à la morale. Mais nous pensons que la criminalisation d’une procédure médicale pourrait avoir des conséquences imprévues importantes, comme nous l’avons vu aux États-Unis.

Dans notre témoignage, nous avons fait valoir que la criminalisation pourrait inciter les médecins à hésiter à prodiguer des soins vitaux, tels que l’hystérectomie en cas d’hémorragie post-partum. Nous ne voulons pas que les médecins hésitent à pratiquer ces interventions vitales parce qu’ils craignent d’être passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 14 ans de prison. De plus, lorsque l’intervention est criminalisée, les médecins se demandent s’ils sont prêts à prendre le risque de pratiquer une ligature des trompes, même dans les cas non urgents. Ce projet de loi risque de limiter l’accès à ce type de services de santé reproductive pour les femmes, en particulier celles qui sont autochtones et issues de groupes marginalisés.
C’est pourquoi la SOGC estime que la criminalisation ne résout pas véritablement les problèmes liés au consentement éclairé et à la manière dont nous nous assurons d’obtenir le consentement de chaque patiente. Nous devons travailler avec les femmes autochtones, les Aînées et les personnes issues de groupes vulnérables et marginalisés afin de traiter les questions relatives au consentement dans le cadre de ces interventions. Les organismes de réglementation provinciaux ont également une responsabilité à cet égard. Nous continuerons nos actions de lobbying et de plaidoyer en ce sens.
En attendant, j’ai hâte de vous voir à Toronto lors du congrès de formation médicale continue de l’Ontario le mois prochain. Nous vous proposons un programme passionnant composé de présentations captivantes et d’occasions de rencontrer des collègues de partout en Ontario. Inscrivez-vous dès aujourd’hui, vous ne voudrez pas manquer cet événement.
N’hésitez pas à communiquer avec moi à l’adresse suivante : president@sogc.com.
Dre Lynn Murphy-Kaulbeck
Présidente de la SOGC