Les droits sexuels et reproductifs des femmes, cette nouvelle passion qui m’anime.

Nous commençons l’année en force! Au cours des derniers mois, nous avons déployé des efforts concertés pour rehausser notre profil sur la scène nationale, et il est clair que nos efforts nous établissent comme l’un des principaux porte-parole de la santé des femmes au Canada. Le mois dernier, nous avons eu le plaisir d’être invitées à rencontrer les principaux conseillers politiques du cabinet du Premier ministre Canadien pour discuter de santé des femmes de leurs droits reproductifs. La réunion a manifestement été un succès, puisque j’ai eu le privilège d’être invitée par notre Premier ministre à une réception du Président de France, Monsieur Emmanuel Macron. Une belle surprise pour nous, l’occasion de rappeler que la SOGC est l’une des rares sociétés scientifiques à publier des directives bilingues. Croyez-moi, elles sont tout aussi appréciées par nos collègues de la francophonie.  

Cela nous amène à rêver que la santé des femmes sera au cœur de la prochaine campagne électorale, mais contrairement à nos amis américains, il ne s’agira pas de perdre nos acquis mais plutôt d’obtenir plus d’engagements pour les filles, les femmes et la communauté LGBTQ+. Nous aurons donc besoin de votre collaboration et de votre soutien pour encourager chacunes de vos patientes à utiliser nos ressources éducationnelles, qui sont mises à jour sur notre site web. Nous commencerons également à organiser des événements, tels que notre premier sommet public sur la contraception, qui aura lieu le 20 novembre 2024. 

Parlant de rêver, nous avons été invités à témoigner au Sénat cette semaine sur la pertinence du projet de loi C-64. Ce projet qui permettra l’accès gratuit à toutes les méthodes contraceptives pour toutes les canadiennes est précarisé par l’instabilité actuelle du gouvernement. Il faudra donc agir vite lorsque nos élus voteront pour mobiliser les filles et les femmes à envoyer des lettres à chacun de leurs députés et les partis d’opposition, elles peuvent déjà commencer à rendre rendez-vous avec eux surtout si elles ont l’impression qu’ils pourraient voter contre. Les politiciens sont parfois aveugles mais ils ne sont pas sourds, nous feront du bruit en temps et lieu. Si vous regardez, la majorité des témoignages contre ce projet sont soutenus par des organisations qui font actuellement une bonne marge de profit avec le prix des médicaments; les droits des femmes n’ont que peu d’importance sur leur écran radar.  

À mesure que notre présence nationale s’accroît, les médias s’intéressent de plus en plus à nous, surtout depuis la publication, la semaine dernière, d’une étude de l’Association des gynécologues-obstétriciens du Québec (AOGQ) dont les conclusions ont de quoi ouvrir les yeux. L’étude révèle que les tarifs des actes médicaux pratiqués sur les femmes sont nettement inférieurs à ceux des actes similaires pratiqués sur les hommes. L’écart est important: entre 33 % et 218 %. Étant donné que d’autres provinces ont signalé des problèmes similaires, il est temps que nous commencions à poser des questions et à nous attaquer à ce problème au niveau national. 

Finalement, je souhaite m’excuser sincèrement à la suite de la parution de ma chronique de septembre, certains se sont sentis blessés par mes propos sur le nombre de procédures minimales pour garder une bonne pratique. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour nos courageux collègues qui travaillent souvent seuls en région, j’y ai personnellement fait du remplacement et je sais comment on peut se sentir bien seul lorsque le malheur frappe. Mon intention n’était nullement de dénigrer nos courageux jeunes collègues qui vont s’installer en région mais bien de positionner nos outils de simulation comme la meilleure façon de garder la main, et de s’assurer que nous saurons quoi faire même lorsque nous devrons agir vite et qu’il y a longtemps que nous n’avons pas effectué une technique particulière. D’ailleurs, la nouvelle version de notre appli comprendra de petits vidéos courts pour ces moments difficiles. Merci Isabelle B. pour avoir porté ce quiproquo à mon attention.  

Je vous attends à Québec, profitons de cette ville magnifique et de ses couleurs automnales. Venez jaser! 

Diane Francoeur MD
FRCSC, MHCM, ICD.D
Directrice générale